« Être syndic d’intérêt collectif, c’est intervenir tôt et fort »

Écrit le 23/11/2025

Ifnor

Quel cap pour une copropriété en difficulté ? Bernard Duval, cogérant du Cabinet IFNOR, présente le syndic d’intérêt collectif (SIC), crée officiellement en juin 2025 : un cadre agréé, des compétences ciblées pour sécuriser et accompagner les copropriétés en difficulté… avant qu’il ne soit trop tard.

Bernard, qu’est-ce que le « syndic d’intérêt collectif » ?

Bernard Duval. Le syndic d’intérêt collectif est un statut créé en juin dernier pour identifier des professionnels spécifiquement formés au redressement des copropriétés en difficulté. Agréé par le préfet, il intervient notamment lorsque la copropriété est placée sous administration provisoire et dans les dispositifs publics (OPAH, plans de sauvegarde, ORCOD).

Concrètement, ses missions vont du recouvrement des impayés à la sécurisation des immeubles, en passant par la réhabilitation, y compris énergétique, l’assainissement de la comptabilité et l’accompagnement des assemblées générales.

Pourquoi le cabinet IFNOR s’est-il engagé dans la démarche d’homologation ?

B.D. Parce qu’il faut agir tôt et de manière très structurée pour éviter le basculement. Nous avons déposé notre dossier d’agrément en juin dernier auprès de la préfecture du Val-de-Marne. S’il est accordé, il sera valable 5 ans et fera l’objet d’un bilan à 3 ans.

Cette dynamique s’inscrit dans la continuité de notre culture QualiSR, une certification exigeante que nous avons renouvelée et que seuls 16 cabinets détiennent aujourd’hui en France. Pour nos clients, c’est un gage de méthode, de formation renforcée et d’efficacité opérationnelle au service des copropriétés fragilisées en Normandie et en Île-de-France.

Quelles sont les obligations d’un syndic d’intérêt collectif ?

B.D. D’abord, obtenir l’agrément préfectoral sur la base d’un dossier technique étayé et d’un acte d’engagement décrivant nos méthodes d’accompagnement. Ensuite, assurer une formation continue dédiée (au minimum 7 heures par an), adapter notre assurance responsabilité civile aux risques spécifiques et accepter un contrôle renforcé de l’État, avec un bilan triennal. L’objectif est clair : garantir dans la durée un haut niveau d’expertise, reconnu par les administrateurs judiciaires et les pouvoirs publics.

Pour un copropriétaire, comment identifier une situation nécessitant un syndic d’intérêt collectif ?

B.D. Il existe des voyants très concrets : absence d’approbation des comptes pendant au moins deux exercices, impayés élevés qui compromettent la gestion courante, désaffection des assemblées, dégradation visible des parties communes, problèmes de sécurité. À Honfleur, par exemple, plusieurs arrêtés de péril — dont deux complémentaires récemment sur le quai — ont rappelé l’urgence d’agir avant la rupture. Dans ces situations, un administrateur provisoire peut être nommé par le juge et s’appuyer sur un syndic d’intérêt collectif pour bâtir le plan de redressement. Plus on intervient en amont, plus c’est efficace et moins cela pèse sur les copropriétaires.

Quels sont les avantages pour les copropriétés en difficulté ?

B.D. D’abord, c’est l’effet de confiance inspirée auprès des acteurs concernés par la certification doublée par l’agrément préfectoral SIC. Enfin, une lisibilité accrue pour les juridictions et le Conseil national des administrateurs judiciaires : elles disposent d’interlocuteurs référencés et compétents.

Dans un pays où près de 110 000 copropriétés sont fragilisées, ce cadre change la donne : il structure l’action, sécurise les étapes et remet les immeubles sur de bons rails. Notre ambition chez IFNOR est d’apporter cette capacité d’intervention aux copropriétés de nos territoires pour restaurer durablement leur santé technique et financière, mais aussi et surtout la qualité de vie des habitants.

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